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Olympes bleus et tenehreux Avernes,
Temples, charniers, foröts, cites, aigle, alcyon,
Sont devant mon regard la möme visior
Vietor Hugo £ voulu dire: aigler cleyons. is cette rime entre le
pluriel aleyons ct le singulier vision, n'est elle pas vraiment inoule,
bonne pour Alfred dc Musset?
Dans les questions de technique m6me de sccand ordre Hugo
est d’une pusillanimit. cu’on ne Iui supposerait pas. On sait qu'un
mot tel que Fassieme com-t> Adens } vers pour deux syllabes ou pour
trois suivani Sog er € I 5 Ju verhe ou du substantif,
quoique, dans !zın et dans l.7 Cas, la, prononciation seit absolu-
ment la m6wc (At que dans ar Are de fixer le nombre des
ayllabes le* 17 btes cn Sant resteß eNcorc de nos jours & V’etat de la
prononciation © I £7 du seizieme ou - sommencement du dix-
septieme siecle, Sans “ablir un prineire 1, Musset a du moins
mis, dans un grand nombre de cas paı: 7 71 pratique du poete
en accord avec l mnrononciation actuel!- “1- des mots tels que:
imperial, immemor: ?: confessional, viol, + "> % champion; materiel;
rouet; suicide; Lout:, Louise, Louison et Jans bien d’autres Musset
a trait& les combinaisons de voyelles comme monosyllabiques, tandis
que Victor Mugo est bien plus timide & cet Egard. On peut me6me
„onstater che: lui un mouvement rätrograde quand il fait toujours
Jeux e-Yabes du mot Kard qu: A>uis denx siecles mn'’en a forme
qu'rr« ule.
+ defendu d’employer des mots tels que: votent, croient,
futent, 2; joues dans le corps du vers, On n'’a pas encore donne,
que nous sachions, une explication de cette defense, et ce n’est pas
ici l’endroit d’en avancer une. Ohservons toutefois le fait curieux
que Musset a enfreint cette loi et que c'est Hugo qui 8’y est soumis.
Les plus remarquables des poctes contemporains, Francois Coppee
et Sully Prudhomme, se sont ranges du cöte de Musset, en suivant,
comme souvent ailleurs, son exemple et non celui d’Hugo.
Nous n’avons fait qu'effleurer quelques-unes dans cette variete
de questions que souleve la versification d’Hugo. Renvoyons les lec-
teurs qui s’interessent A ce genre d’etudes aux Problemes de U Esthe-
fique contemporaine de Guyau. C'est un livre qui merite bien d’&tre
ievende des Sicecles, Le Satyıre IV