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Volume Nr. 26, (Dienstags, den 15ten Februar.) Außerordentliche Beilage zum Freimüthigen, Nr. 26

Full text: Der Freimüthige oder Berlinische Zeitung für gebildete, unbefangene Leser (Public Domain) Ausgabe 1.1803 (Public Domain)

Eh bien! Mesdames, quelle est celle de vous qui 
voudruit un aniant tel que l\lr. de Mondoville ? impe- 
rieux, obstine, äpre, determine jnsqu’ a la rudesse pour 
faire vingt fois le mallieur de ce qu'il atme; indecis, 
flottanr, inenergiqne, qtinnd il s’agit des plus chors in- 
lerecs, et de la felicite eternelle de celle qu’il ido- 
latre. 
Paurquoi se maiie-t-il si legerem ent? pourquoi 
soupjonne-t-il si vite celle qu'il adore? pourquoi 
prend-t-il e»suite si peu de soin de son honneur? 
pourquoi cet liomme si delicat vit-il si etrangement 
avec sa femme, dont il eut ete beaucoup plus noble 
de se separer, com me il y en avoit mille exemples 
dans 1 ’ancienne France ? 
Qu’est-ce que c’csL qu'nne Mat Ihle siehe, austere, 
qui ne sait pas durant des annees un mot de ce qui 
se passe au tour d’elle? cette Matilde si inquisitive, si 
acariätre et si reprobative! 
Qu’est-ce que c’est qu’une femme si vertueuse, 
qui, a l’autel meine, a besoin de gouimander son mari 
pour relever ses esprits abattus, et pour lui faire ten- 
dre la main? 
Qu'est une egoiste si Seche, qui exige decelle dont 
eile a vole l’amant, de s’absenter, de s’immoler, de se 
renoncer pour son bonheur, auquel personne ne s'In 
teresse? 
Que dire de son zele amer, au travers duquel eile 
voit mourir une mere, saus donner une lärme a la na- 
tnre, et a eette derniere scene de la vie? — Et cette 
Creatore se trouve enceinte! . . Qui s’en soucie? . . . 
Quand? . . Oil? . . je n’ai pas VII, je n’ai pas soiip- 
eonne a Mr. de Mondoville, ni le gotit, ni le remps 
de la paternite. 
Et Madame de Vernonl qu’est-ce? JVfadame de 
JVlerteuil en miniature, durant sa vie? non. Une fem 
me repentante, et subitement convertie ä une vertu 
theorique in articulo mortis? non. Car eile en parle 
avec indifference, alors meme qu’il n’est plus temps 
de l’exercer. — Croyes m’en, votre Mad. de Vernon 
n’est pas dans la nature; eile est trop mechante et ne 
l’est pas assez, eile pousse meme l’enfantillage jusqu’a 
predire ä sa niece qu’en mourant eile s’amendera, et 
lui dira tont. Cette femme degoute souvent, et »'Inte 
resse jamais. 
L’auteur n’etoit pas capable de dessiner de suite 
nn tel personnage, eile ii’a ni la tete ni les pinceaux 
qu’il faudroit. Madame de Scael ressemble ä un jeune 
peintre: eile fait bien des yenx, des bouclies et des 
mains, eile ne peut faire un tableau; eile ne sait pas 
Composer• 
Et cette Madame de Vernon, si astneieuse, si.me- 
chante en restiltats, un enfanc devineroit ses macliuia. 
tions a l’avance! * • ■ IVladame de Stael, dans la vie 
usuelle, ne s'y laisseroit pas prendreü 
Mais cette reflexion apparlient au developpement 
du caractere de Madame d'Allemar. M’y voila! 
Comment cette femme d’un esprit si superieur est 
eile jetee dans cet abyme de calamites qui decident de 
sa vie? Vous le saves; eil epousant toutes les fantai- 
sies tfune peilte solle q-u’elle connoit a peine, qui, 
profane saus tendresse, aime foiblement et Sans esprit 
un amant qui ne se soucie guere d’elle, pour qui eile 
se perd mal adroitement, et finit par tourner a la re 
ligio» qui ne la reclamoit pas par un coup inespere 
de la grace, qui la touclie, on ne sait oü. 
Comment Madame d? Albcmar ne la conseille-t-clle 
pas mieux? ne la detourne-1-eile pas de cette foule 
de mesures solle;, pour lesquelles eile condesceuJ ä 
avoir une complaisance si deraisonnable et si aveugle? 
Comment ne devine-t-eile pas que Madame de 
Vernon est son ennemie naturelle, quand eile cherche 
ä rompre un mariage d’oii depend le bonbeur de sa 
famille, et qu’elle vient saus pudeur faire des agace- 
ries a son gendre, et le lui derober jusque dans son 
sallon? 
Je sais, Madame l’ambassadrice, que cela s’est vit, 
rarement pourtant avec l’entourage qu’y met votre 
imagination . . . mais cela ne s’ecrii pas. 
Et pourquoi votre herome ne desabuse-t-elle pas 
son amant? c’etoit si facile! aux pieds des autels nie 
mes: eile etoit la! . . il est toujours temps d'elre 
lieureux. 
Pourquoi meint - eile si ridiculement avec le poi- 
son que lui donne un liomme qui tombe des nnes? 
Pourquoi ne fait eile auctin elfort pour empecher 
votre heros et le sien de finiv si betement? pourquoi 
n’essaye-t-elle pas au moins son ascendant sur ce ca 
ractere? c’est qu’il est trop fort, trop energique, di- 
tes vous, pour etre change. 
Trop fort! lui! — il est foible jusqu’ä la sottise. 
Pourquoi? . , . Mais c’est imerminable. Je m’ar- 
rele. 
Votre livre est un bien mauvais onvrage. Que vo 
tre tete a d’eniportement et de divagation! que votre 
jugement est saus bases et saus limitcs! que vous ecri- 
Ves mal un livre! Mais commc vous saves «npeneu- 
rement ecrire quelques morceaux! Que vous aves d’es- 
prit! qu’il seroit donx d’etre aiine de vous, si vous 
jtvies l’air d’une femme! Abi la nature vous devoit 
la beaute. 
Et 717.s ulemois. d'Albtimar qui vient apres avoir don- 
ne de si Inmncs raisons pour ne point venir, .{sa lettre 
eU iiii dies d’oeu . re) et qui s’cn retouvue quand on 
a le plus besoin d’elleJ - .1 -
	        
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