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l'existence de ceplan, en voyant combien cst grande
l'union des l:ommes qui l'executcnt; mais il faut
aussi rcconnaitre qu'ils sont puissamment secondcs
par Je caracti~t·c national. La bourgcoisie prus-
sienne cst fort cnvicusc des prerogatives dc Ia
noblesse qu'elle dctcste cordialemcnt, et cornme
cctte bout·gcoisie sc trouYc en trcs-grande mnjoritc
dans les Regences et dans les trilmnaux, il lui <'St
fncilc de ruiner succcssiyemcnt, !es possesscurs de
toutes !es seigncuries. Quelque soit le motif de ces
pcrsecutions, la censcqucnce cn sera f unestc;
ellcs- mettront V. J\1. ou tout au plus tard son
successeur dans la nccessistc de donner une con-
stitution liberale i1 Ia Prusse, parccque, rien dc cc
qui consolide une monarcltie absolue, n'cxistant plus,
il faudra hien mettre Je trönc cn harmonie avec les
institutions, pour cmpcchcr qu' cllcs nc Je rcnYer-
sent. On SC flatte en Prusse de panenir a realiser
les avantages d'un gouverncmcnt constitutionel,
sans cn accordcr !es droits. Cctte idcc cst scdui-
santc , mais elle est captieuse : quand un pcrc a
cmancipc SOll fils 1 quand j} a Öle tout pouvoir a
ccux qui rcglaicnt sa conduite' il doit s'altendrc a
le voir bicutöt faire un usage complct de son in-
dependance. C'est donc unc grandc imprudence
d'ayoir retirc a Ja nobJesse, YCritabJe tuteur de VOS
sujets, Sire, les droits ct Ja considcration dont elle
jouissait, et qu'elle avait acquis par des ~ervices
qui ont plus d'une fois snuve la J\Ionarchie; ces
droits etaient une cmanation de la souverainete
' tout aussi ancienne ct tout aussi sacree qu'elle.
C'est une tres- grande imprudence, parce qu'il