298 BERLIN Nous arrivons donc à la gare de Wildpark, en train express. Là ‘oules les voitures dont on avait pu disposer nous attendaient, aussi bien les calèches de la cour que les landaus des particuliers. On se hâte, on se presse, on s'enlasse au hasard dans le véhicule dont on est le plus rapproché et cette longue file de voitures part, au grand trot, et repart pour aller rechercher ceux qui sont restés à la station. Bref, nous arrivons tous à peu près en même temps au nouveau häteau où les suisses, en grande livrée, nous invitent à passer au vestiaire. De là nous cntrons dans la salle dite des Coquillages. C'est une immense salle voùtée qui a 31 mètres de long, 19 m. de large et 12 le haut. Ses parois, son plafond sont entièrement tapissés de soquilles rares et variées, de coraux, de pierres précieuses, telles que cristal de roche, agates polies, lapis-lazuli, malachite, marcassite, ste. Du plafond pendent de magnifiques lustres de cristal de roche ; le tout est entretenu dans un état de propreté remarquable. C'est là que nous nous reposons quelques instants et que l'on nous offre des boissons rafraichissantes, rendues nécessaires par l'excessive chaleur qu’il fait. Ce sont les huissiers du palais et les garde-chasse qui passent les plateaux. Les garde-chasse, tous de très haute stature, sont revêtus d'un uniforme des plus brillants : épaulettes à gros grains, baudriers, aiguillettes, passementeries, broderies, éperons, tout est en argent pour lesimple garde, et cn or pour le lieutenant des chasses. Si l'on joint à cela une culotte collante, de hautes bottes vernies, et une série de décorations ou médailles sur la poitrine, on com- prendra l'effet décoratif de ces beaux hommes. Après quelques inslants, on nous invite à nous grouper par natio- nalité ; c’est alors que le prince Frédéric-Léopold, de Prusse, beau-frère de l'empereur, pénètre dans la salle entouré des ministres Caprivi et von Gossler et des chambellans. Guidé par MM. Virchow ol Lassar, il vient saluer chacun des groupes, touche la main des prin- sipaux personnages qui lui sont présentés ct s’adresse à chacun. C'était une lourde tâche, pour in jeune homme de 24 à 26 ans nviron, que celle de se trouver en face de savants qui, pour la plu-